L’analyse fonctionnelle en TCC « permet de définir et de comprendre le fonctionnement singulier d’une personne actuellement et dans le passé. (…) Le but de l’analyse fonctionnelle est de déterminer pour une séquence comportementale les facteurs de déclenchement (antécédents) et les facteurs de maintien (conséquences) qui font qu’elle se répète dans un environnement donné » (Cottraux, 2011).
La difficulté est de concevoir un modèle qui prend en compte toute la complexité observée d’un individu. Le modèle de l’Espace de Travail Global de S.Dehaene, M. Kerszberg et J-P. Changeux, (1998) nous permet de concevoir un outil d’analyse fonctionnelle plus pertinent à nos yeux que ceux existant. Présentons-le brièvement :
La « conscience » est vue comme un espace neuronal de travail global qui intègre des sous-processus spécialisés. La conscience a la fonction d’intégrer à grande échelle différents territoires locaux. Comme le souligne S.Dehaene (2013), la théorie de l’espace de travail neuronal global propose que ce qu’on appelle « conscience » correspond à la diffusion globale de l’information. Le cerveau contient des dizaines de processeurs spécialisés (représentés par des cercles). Un système de communication à longue distance leur permet d’échanger leurs informations. À chaque instant, l’espace de travail sélectionne un jeu de processeurs, forme une représentation cohérente de l’information qu’ils contiennent, la maintient en ligne et la transmets à n’importe quel autre processeur. Dès q’une information accède à l’espace de travail, elle devient consciente.
La conscience est un espace limité, ouvert, recevant et sélectionnant les signaux de réseaux neuronaux extérieurs et connectés à celui-ci qu’on peut qualifié d’inconscients et émettant ses propres signaux vers ces réseaux non-conscients les amplifiants par activation et inhibition.
Les thérapies comportementales et cognitives (TCC) peuvent se baser sur ce modèle de l’espace de travail global pour l’analyse fonctionnelle des comportements. Voici notre participation :
Nous avons simplement remplacé les termes du modèle de l’Espace de travail global par d’autres plus « psychologiques ». L’espace de travail global devient la conscience ; les systèmes perceptuels, la perception ; les systèmes d’évaluation, l’émotion ; la mémoire à long terme, la cognition ; le système attentionnel, l’éveil et les systèmes moteurs, plan d’action. Nous avons intégré dans le schéma l’environnement par les stimuli et le comportement comme (ré)action autonome à ces derniers. De cette manière l’analyse fonctionnelle intègre aux stimuli et aux comportements directement observables, les processus conscients (descendants) et inconscients (ascendants) observables uniquement de l’intérieur par la conscience de l’individu retranscrit par son témoignage.
L’analyse fonctionnelle basée sur le modèle d’Espace de travail Global (EG) permet de comprendre que notre fonctionnement mental est aussi inconscient et automatique. Les différents modules de traitement de l’information sont spécialisés et en interaction. La vie mentale inconsciente est rapide, parallèle sans contrôle global. Ici, nous sommes en mode réactif. Chaque réseau spécialisé émet et reçoit des informations vers ou de la part d’autres réseaux. Ici, les réseaux se combinent et se structurent en schémas inconscients. Ils sont les soubassements de note vie mentale consciente en interaction avec notre environnement.
Chaque module est en interaction proche ou lointaine avec les autres réseaux du système nerveux central. Nous pouvons évidemment identifier et localiser les structures neuroanatomiques de chacun de ces modules spécialisés mais cela fera l’objet d’un autre article. Ce qui nous semble important est de comprendre qu’ils interagissent tous d’une manière plus ou moins proche et plus ou moins rapidement les uns avec les autres sans le recours de la conscience. Métaphoriquement, c’est la roue de l’inconscient.
L’analyse fonctionnelle de l’Espace de travail Global (EG) est un moyen d’observer les stimuli de notre conscience : notre niveau d’éveil, notre état affectif (humeur, émotion), nos cognitions, nos plans d’action et nos perceptions à chaque instant. L’attention descendante de l’Espace de travail Global a la fonction sélectionner les stimuli inconscients et de ce fait de les rendre conscients. L’analyse fonctionnelle de l’EG permet de structurer le processus d’attention « volontaire » en direction de stimuli inconscients. De cette manière, nous passons du mode réactif, automatique et inconscient en mode « pro-actif », contrôlé et conscient. Entretenir cet état de conscience est la première étape pour changer les variables de nos comportements.
La pratique de l’analyse de l’EG se fait simplement avec ce document :
D’autres éléments d’informations viendront compléter ce premier article sur l’analyse fonctionnelle de l’Espace de travail Global tant au niveau théorique que pratique.
L’analyse fonctionnelle de l’EG (Espace de travail Global) permet d’intégrer l’analyse structurale de la thérapie des schémas et l’analyse des processus des thérapies de la 3ème vague. Le modèle et l’analyse sont donc « structuro-fonctionnels ».
[…] l’IBCT s’intègre se basent sur une analyse comportementale, cognitive et émotionnelle (analyse fonctionnelle) des interactions de […]
[…] ← Précédent […]