Évaluation

À la suite de Claude Bernard (1865), les psychologues américains ont développé des protocoles expérimentaux de cas individuels pour évaluer les effets et les processus des psychothérapies, en disant que ces protocoles étaient la pierre de touche de l’évaluation, pour ensuite développer des études contrôlées sur un nombre élevé de cas, afin de valider leur approche en fonction de critères méthodologiques universels.

Protocoles de cas individuels

Hersen et Barlow (1976) ont proposé cette méthode d’évaluation : les protocoles de cas individuels. Ils consistent à prendre le sujet comme son propre témoin.

L’un des protocoles les plus fiables fait succéder par exemple une phase de liste d’attente, une phase d’intervention, suivie d’une phase de non-intervention (ligne de base ou « baseline » ou ligne de référence), puis d’une nouvelle phase d’intervention (protocole A-B-A-B dans lequel A=intervention, B=non-intervention). Des mesures répétées des variables à l’étude permettent de voir si le sujet a des changements importants durant les phases d’intervention ou s’il s’améliore spontanément, durant les phases sans thérapie. Le protocole le plus utilisé en clinique est le protocole A-B, considéré comme quasi-expérimental, qui compare une ligne de base sans intervention à une intervention psychothérapeutique. Ces protocoles A-B peuvent être effectués sur cinq sujets au moins en décalant dans le temps le moment de l’intervention, ce qui permet avec une statistique adaptée de montrer que les sujets changent après l’intervention (Hersen et Barlow, 1976). Une autre forme de protocole A-B est le protocole A-B à ligne de base multiple à travers les comportements. Il consiste à agir successivement sur plusieurs comportements en montrant que les changements sont consécutifs à la mise en place de l’intervention, ce qui peut être mis en évidence par simple inspection.

Méthodes de mesure

Il existe de nombreuses échelles d’évaluation des symptômes, des comportements et des processus psychothérapeutiques qui actuellement ont reçu une validation et rendent possible l’étude de problèmes psychopathologiques variés (Bouvard et Cottraux, 1996). Il faut les compléter par des questionnaires de personnalité, ou des mesures ad hoc, en fonction des hypothèses testées. Les test comportementaux in vivo permettent une mesure directe des performances d’un sujet et peuvent différer notablement des échelles d’évaluation. La vidéo ou les enregistrements audio permettent d’évaluer aussi bien les patients que les thérapeutes. Malgré les résistances qu’ils suscitent, ils servent à mettre en évidence aussi bien les processus thérapeutiques que les résultats.

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