A Dangerous Method : Le cas de Sabina Spielrein 

La Psychanalyse est dangereuse pour la Morale ! Le film présente la psychanalyse à travers un trio formé par Freud, le père, Jung, le fils spirituel et une patiente de ce dernier, Sabina Spielrein. Nous nous intéresserons essentiellement à la patiente.

L’histoire commence par l’arrivée de Sabina Spielrein dans la clinique psychiatrique de Zurich. Elle manifeste visiblement tous les symptômes de l’hystérie (« théâtralisation », érotisation des rapports sociaux, cris, violence, instabilité émotionnelle). Le Dr Jung propose à cette patiente un traitement « expérimental », la psychanalyse. Il lui demande de s’asseoir sur une chaise et de lui raconter tout ce qui lui vient à l’esprit. Jung, lui aussi s’assoit sur une chaise mais derrière elle en dehors de son champ visuel afin de faciliter les associations de la patiente. A plusieurs reprises, pendant les séances et le rappel des souvenirs, Sabina se met en transe avec violence et douleur comme si elle revivait une situation traumatisante. La cure avance. Lors d’une séance, la patiente prend conscience d’un souvenir inavouable : le plaisir qu’elle a ressenti quand son père lui donnait la fessée. Ce souvenir sera donc la cause de sa maladie ! Le traumatisme initial est ce souvenir constitué de la représentation perceptive du père, de son humiliation physique et de l’intense plaisir associé. Le trauma n’est pas extérieur, objectif. Il est psychologique. C’est le souvenir et non la réalité vécue qui cause la maladie. Nous avons ici la cause initiale. Par quel mécanisme ce souvenir a engendré les symptômes de l’hystérie ? Celui-ci était tellement inacceptable pour la morale de Sabina, de jouir de la douleur causée par son père, qu’elle s’en est défendue en le rejetant systématiquement dans sa mémoire à long terme afin de l’oublier. Le traumatisme de Sabina provient de son refus de percevoir son ressenti affectif, de son évitement émotionnel. De ce refus naît la névrose ! Tout le travail du Dr Jung avec sa patiente consistera à réactiver ce souvenir et à l’accepter. De cette acceptation naîtra la guérison et une passion commune. Celle de la liberté de jouir par la douleur et celle de la jouissance de la guérison.

Sabina Spielrein deviendra psychiatre psychanalyste et influencera Freud dans la conception de la pulsion de mort. Quant à Jung, il a été excommunié de la psychanalyse  par Freud pour avoir émis l’hypothèse que toutes les névroses n’étaient pas nécessairement d’origine sexuelle et qu’il était possible pour un malade de guérir. Freud laissera aux pays occidentaux une pensée dogmatique, soutenue par une organisation sectaire et une pratique dangereuse par son inefficacité.

2 thoughts on “Dangerous method : la psychanalyse”
  1. Un psy qui sacrifie/manipule une actrice (Diable au corps) pour penser vaincre ses propres démons et vivre ses fantasmes, au delà de la légitimité des ses opinions, l’éthique est discutable.

  2. Carlo Patrignani journaliste
    Je suis d’accord avec vous quand déclarez, sur le film ‘A Dangerous Method’ de Cronenberg, que « la psychanalyse relève de la Littérature et non de la Science ou de la Médecine. Rappelons qu’aucune étude contrôlée n’a prouvé l’efficacité de la psychanalyse tant au niveau national qu’international. Nous aurions voulu voir un autre film qui présente la psychanalyse comme l’affabulation d’un homme et les conséquences néfastes de ce mensonge organisé ». On peut dire que la psycanalise n’a jamais existée et que Freud n’est jamais existé! Je me souviens du livre du philosophe post-anarchiste Michel Onfray, ‘Crépuscule d’une idole. L’affabulation freudienne’, qu’a provoqué en France un gran débat et aussi de réactions violents. Et je me souvines, encore, la présentation de Onfray à Rome de son livre dans l’édition italienne, l’accueil a lui-même réservé par le public, quelque média, à exception de ‘Repubblica’ et de ‘l’Unità’. Et, enfin, je me souviens de l’interview à le psychiatre Massimo Fagioli, qui a réglé très tôt ses comptes avec Sigmund Freud et la psychanalyse. En 1970 déjà, après ‘l’ivresse révolutionnaire et autodestructive’ de ’68, par la publication de “Instinct de mort et connaissance”, il a défini les bases théoriques, les fondements, de la praxis de ‘cure, formation et recherche’ qui, depuis 1975, est l’Analyse collective. Après avoir été banni de la SPI, la Société italienne de Psychanalyse, en 1976, et avoir entre-temps publié ‘La Marionetta e il Burattino’ et ‘Teoria della nascita e castrazione umana’, Fagioli s’interessait à ce choc frontal, accompagné ‘d’insultes, colères et haines personnelles’, qu’a provoqué en France la parution du livre de Onfray. Fagioli se montrait à la fois incrédule (« cela pouvait être valable il y a 40 ans »), un tantinet amusé (« mais Freud est un cadavre depuis 1939 ») et un brin curieux (« pourquoi tout cela à l’aube de l’année 2010 et à gauche? »). Accusé par des philosophes, des intellectuels psychanalystes de ‘gauche’ (Elisabeth Roudinesco, Bernard-Henry Levy, Julia Kristeva, Alain de Mijolla…), Onfray, qui voit une possible refondation de la gauche dans le ‘socialisme utopique’ de Proudhon, qualifiait ses détracteurs de « momifiés de 68 ».
    « C’est la pensée de Freud qui m’a toujours intéressé – précisait Fagioli – mais je rappelle qu’en Italie elle arriva très tard – en 1968 – par rapport à la France ou aux Etats Unis; avant Freud n’était guère connu. Pour ma part, je ne me suis jamais occupé de ses comportements, de sa vie privée : j’ai lu ses œuvres, puis j’ai approfondi toute cette histoire de la psychanalyse, mais très rapidement je me suis rendu compte que ce n’était qu’une arnaque, une pensée fausse, et que Freud n’avait découvert aucun inconscient. Il disait d’ailleurs lui-même que l’inconscient était inconnaissable par définition : alors s’il est inconnaissable, comment a-t-il pu affirmer l’avoir découvert ? De plus, Freud n’avait aucune idée précise de cure (comment envisager alors une guérison ?). C’est pourquoi je n’ai pas hésité à le qualifier d’imbécile ». Le psychiatre se rappellait que le 12 mars 1978 le Corriere della Sera, l’un des plus importants quotidiens italiens, titrait: « Freud est un imbécile ».
    « C’était l’époque où avaient déjà démarré les séminaires de l’Analyse collective, ouverts au public et toujours bondés », et Fagioli ajoutait qu’ils poursuivent toujours bon train aujourd’hui sur des sujets fort différents comme « le communisme, le christianisme, le socialisme, le logos occidental ».
    Les insultes gratuites provenant de certains milieux politico-médiatique liés à la gauche qui s’étaient abattues sur M. Fagioli dans les premières années, font désormais partie de l’histoire de cette ‘recherche’ dont les fondements n’ont jamais été soumis à une quelconque critique.
    « A la limite, je peux trouver quelques aspects intéressants chez le Freud fasciste ou chez le Freud qui entretient des relations avec le régime nazi – remarquait Fagioli – mais après tout, si l’on y songe bien, il s’agit de faits notoires: Heidegger s’est enfoncé bien davantage dans le nazisme que Freud lui-même ». Tout compte fait, nous sommes en présence d’un Freud « imbécile et stupide qui n’a découvert aucun inconscient, qui considérait ce dernier comme naturellement pervers, qui ne connaissait pas la pulsion d’annulation, la négation, le désir, qui a qualifié les rêves d’hallucinations, alors qu’il est connu que l’hallucination correspond à une absence d’images; en revanche, les images surgissant dans le sommeil, quand il n’y a ni conscience, ni comportement, ni langage articulé, doivent être interprétées car elles sont des pensées ». Tout cela se fonde « sur le souvenir conscient, sur les libres associations ; il n’y a rien qui soit latent », rajoutait Fagioli. Dans les faits, cependant, cette fausse position a empêché et empêche tout genre de recherche sur la maladie mentale. Freud n’a de cesse d’être encensé et défendu par une certaine ‘gauche’. Pourquoi? « Voilà une recherche captivante : le communisme a ignoré et annulé l’inconscient ; le christianisme a fait et continue à faire de même – répondu Fagioli – par conséquent, soit l’inconscient n’existe pas, soit il coïncide avec le Mal, et alors l’identité humaine reposerait dans la Raison. Non, il n’en est rien. L’identité humaine n’est pas la Raison : il faut orienter la recherche vers ce qui n’affère pas au domaine de la Raison, vers l’irrationnel. C’est dans la sphère de l’irrationnel – pour Fagioli – que s’insèrent les rapports homme-femme, la reconnaissance de ce qui est ‘différent de soi’, que, tant Freud que le communisme, tant ‘68 que le christianisme, en somme en un mot la culture dominante, ont exclu et cherchent encore à exclure ».

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