Normal et pathologique

La compréhension du fonctionnement normal est indispensable pour comprendre le pathologique. Nous abordons le pathologique comme une variation dérégulatrice d’un système fonctionnel. La psychopathologie (l’étude des maladies mentales) seule ne permet pas d’expliquer l’objet de son étude. Nous devons concevoir un modèle du normal qui explique par ses perturbations le pathologique. L’esprit/cerveau par sa structure a la fonction de réguler le corps, de préserver ses paramètres “vitaux” en interagissant avec son environnement. Le cerveau réalise cette fonction homéostasique en s’auto-régulant.

Cette auto-régulation de l’esprit/cerveau se manifeste par la nécessité pour le système mental d’être motivé à satisfaire ses pulsions “autonomes” que sont le plaisir et la douleur, le désir et l’aversion. Nos pulsions conditionnent notre “vie psychique”. Elles orientent nos activités mentales et nos comportements.  Nous pouvons en déduire que le psychopathologique est l’incapacité de l’esprit/cerveau à s’autoréguler.

Ce modèle simplifié représente un système mental hiérarchisé fondé sur un système pulsionnel, activant et activé par le système émotionnel qui active et est activé par le système cognitif.

Ce système global s’autorégule en interaction avec le corps et l’environnement extérieur.

Nous pouvons détailler le système mental en précisant les sous-systèmes cognitifs. Ces derniers sont constitués d’un système de contrôle sous-tendu par l’affectivité (émotion et pulsion) ayant la fonction d’agir sur les pensées et de les surveiller.

Ce système se rapproche de ce que nous pourrions appeler la conscience. Sans ce système de contrôle, nous serions soumis à nos pulsions, à nos émotions et à nos pensées automatiques sans capacité d’action. Ce système de contrôle est très important en psychopathologie puisque dans tous les troubles mentaux, il est perturbé et doit être renforcé par la psychothérapie et/ou par la pharmacologie.

Ces conceptions sont abstraites mais il important de garder à l’esprit que ce modèle décrit en de termes psychologiques et fonctionnels le cerveau humain et par conséquent chaque sous-système (pulsions, émotions, contrôle et schémas cognitifs) sont concrètement des réseaux de neurones structurés et interconnectés. Toutes les processus psychologiques normaux et pathologiques sont des processus neuronaux observables.

La dérégulation neuronale du système nerveux global se manifeste par une hyperactivation et/ou hypoactivation des réseaux neuronaux particuliers à chaque psychopathologie.

Neurosciences ; Maladies mentales ; Psychothérapie

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.