TOCLe TOC est l’une des pires psychopathologies qui existe ! 

TOC ou « TOCés » vivent un véritable enfer mental invisible au regard d’autrui avec des rituels mentaux et comportementaux totalitaires.

Une étude épidémiologique :

Bebbington P.E., (1998) observe une fréquence entre 2 et 3% de la population générale du TOC. Il débuterait de façon plus précoce chez les hommes (7 ans) que chez les femmes (13-15 ans). Et 60% des TOCés souffrent également d’un autre trouble anxieux (phobie simple, phobie sociale ou trouble panique).

Définition :

Le Trouble Obsessionnel Compulsif (TOC) est un trouble anxieux qui se caractérise par la présence de pensées intrusives générant une angoisse intense et combattues par des comportements moteurs ou mentaux qui ont la double fonction de lutter contre le danger représenté et de supprimer l’anxiété.

Nous pourrions expliquer ce fonctionnement en utilisant les paroles de nos meilleurs ennemis, les psychanalystes, et dire sans aucun fondement empirique que les TOC sont des symptômes qui permettent à l’individu de se défendre d’une sexualité refoulée … Le psychanalyste pourrait dire : « TOC acceptez vos pulsions anales et vous serez guéris ! ». Toujours d’après notre cher ami, le Dr Freud (1913), la névrose obsessionnelle résulte d’une régression au stade de l’érotisme sadique-anal. Une fois de plus si vous souffrez de TOC, n’écouter surtout pas les psychiatres ou psychologues psychanalystes car au delà du fait qu’ils racontent des con… irréfutables par l’expérience, la pratique analytique n’a pas fait la preuve de son efficacité sur les TOC. (INSERM, 2004).

Explication :

L’explication de la psychologie expérimentale met l’accent sur un défaut d’habituation et d’inhibition dans les TOC.

L’habituation est un mécanisme d’apprentissage non associatif qui se caractérise par une diminution de la réponse face à la répétition du même stimulus. Les pensées intrusives sont normales en soi. Face à elles, vous vous y habituez et vous vous y désensibilisez en les acceptant consciemment. Par exemple, si vous vous voyez, vous jeter sur le premier venu pour l’embrasser, pour vous les non TOCés, l’image est saugrenue, étrange et un peu anxiogène mais comme vous l’acceptez, elle disparait spontanément.

Par contre, pour les TOCés souffrant de ce genre de phobie d’impulsion, une image intrusive propre à chaque TOCé sera intensément rejetée et toute réalité se rapprochant de cette intrusion sera évitée. Je me souviens d’un patient qui a pris énormément sur lui pour venir me voir au cabinet afin de parler de son problème en espérant qu’il y ait une solution. Cet homme était terrifié à l’idée de sortir dans les rues et voir les pots d’échappements des voitures qui induisaient dans sa conscience l’image de lui-même en train de pénétrer sexuellement cet orifice métallique. Cette obsession peut vous faire sourire mais imaginez que ça vous arrive à vous. Et qu’à chaque fois que vous voyez un pot d’échappement, vous avez cette image de rapport sexuel. Vous seriez angoissé que ça arrive et vous resteriez chez vous. C’est ce qu’à fait mon patient pendant deux mois. Cet homme a tout fait pour lutter contre cette image en tentant de l’inhiber et d’éviter tout ce qui pouvait l’activer.

Par ces mécanismes, les TOCés souffrent d’un défaut d’habituation de leurs pensées intrusives. Ces difficultés d’habituation des réponses motrices, émotionnelles et cognitives ont été démontrées expérimentalement chez les sujets obsessionnels (Beech, 1974 ; Marks, 1987) mais elles ont aussi été retrouvées dans d’autres troubles anxieux, comme le trouble panique ou le TAG (De Gregorio et Fontaine, 1996) ce qui fait que même si les TOC souffrent bel et bien de manque d’habituation, celui-ci n’est pas le propre des TOC.

Les TOC souffrent spécifiquement d’un défaut d’inhibition de leur pensée intrusive. Flor-Henry (1979) est l’un des premiers à avoir interprété les performances déficitaires des TOC en terme de dysfonctionnement frontal avec une perte des processus normaux d’inhibition. Ce défaut observé chez les TOC est, selon lui, « l’aspect fondamental des obsessions : l’incapacité à inhiber des représentations verbales (ou imagées) et leurs conséquences motrices » rejoignant les données tirées de la neuro-imagerie. Les études d’IRMf présentent l’existence d’un dysfonctionnement des régions cérébrales impliquées dans les processus de traitement de l’information émotionnelle chargés de moduler les processus d’inhibition-désinhibition dans les TOC (Alexander, 1986 ; Bradshaw et Sheppard, 2000). Quand le « TOCé » est hyperattentif face à la survenue d’une pensée intrusive dans le champ de sa conscience, il émet une réaction volontaire spécifique (tentative de suppression, évitement, neutralisation de l’intrusion), la fréquence et la durée de l’intrusion sont augmentées (Wells et Mathews, 1994). De manière plus générale, il a été démontré que les tentatives pour supprimer une pensée particulière produit un phénomène paradoxal d’accroissement de cette pensée (Wegner, 1987 ; Lavy, 1990 ; Clark, 1991).

Une fois encore, la compréhension exacte des mécanismes nous permet de concevoir des traitements efficaces. Actuellement, le protocole de soin le plus efficace pour les TOC sévères est la combinaison simultanée d’antidépresseur et d’une TCC (Thérapie Comportementale et Cognitive) et pour les TOC modérés ou légers, la TCC seule est plus efficace que l’antidépresseur (INSERM, 2004). 

La technique comportementale adéquate contre les TOC est  l’expositon graduée in vivo combinée à la prévention de la réponse (Marks, 1975). Elle consiste à utiliser l’exposition graduée in vivo pour amener le patient à faire graduellement face aux peurs suscitées par ses obsessions et l’inciter à supprimer les compulsions ou les rituels auxquels il recourt habituellement pour contrôler son anxiété. Les compulsions forment ici la réponse et la prévention de la réponse amène leur suppression.

En parallèle de l’exposition comportementale aux situations anxiogènes du TOCé comme le pot d’échappement, le psychologue ou le psychiatre comportementaliste travaillent sur les schémas cognitifs du TOC (sur-responsabilité, perfectionnisme et sur-estimation du danger).

Conclusion : TOCés, exposez-vous ! Les psy TCC sont là pour vous aider à ne plus combattre, à ne plus fuir vos pensées intrusives mais à vous y exposer, à les accepter et au final à vous y désensibiliser. Bon courage et bonne exposition ! 

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